Elevage

Carnet rose
de l’Espace Naturel Lille Métropole

L’hiver a été rude, et le printemps tarde à venir. Cette saison est même meurtrière chez de nombreux oiseaux de nos régions qui ne trouvent plus, ces dernières semaines, de nourriture. Les graines ont été ravagées, les insectes tardent à venir.

Il en est de même chez les animaux domestiques où de nombreux volatiles abandonnent leur nid avant l’éclosion, quand ce ne sont pas couvées qui gèlent. Dans le monde végétal, le retard se compte en semaines.

Malgré tout, les étables et poulaillers de l’Espace Naturel Lille Métropole ont enregistré des naissances importantes au cours de ces dernières semaines. Le suivi de ce cheptel est assuré par le réseau d’éleveurs de l’association ANIMAVIA, et ces animaux participent régulièrement à des concours y compris le salon de l’agriculture de Paris où ils emportent des prix tous les ans. Ils sont donc particulièrement bien suivis.

Au chapitre des bovins, une petite génisse de DEXTER (la plus petite race de bovins domestiques connue au monde) est née au Musée de plein air et elle rejoindra en mai le Jardin MOSAIC. Cette race irlandaise existe depuis le 17ème siècle. Elle avait été conçue pour être embarquée sur les bateaux de la sa gracieuse majesté assurant ainsi lait… et viande fraiche, sans prendre trop de place.

Du coté des moutons, les naissances ont été nombreuses déjà : 7 agneaux de race boulonnaise (le troupeau fait partie des reproducteurs sélectionnés au plan national pour préserver la race).

Plus exotiques, les moutons espagnols de la race Churra, qui peuplent le jardin « la quinta des délices » à MOSAIC, ont vu leur famille s’agrandir de 3 jolis agneaux, alors que, dans le jardin premier, ce sont les très primitifs moutons Rakka qui ont eu, eux aussi, 3 agneaux.

Aux Près du Hem à Armentières, la ferme des grands navigateurs a enregistré la naissance d’un chevreau nain, de 3 moutons de Jacob (moutons étranges à 4 cornes et au pelage pie noir et blanc) mais c’est surtout la basse cour qui s’est illustrée avec des réussites d’élevage dans les races locales : poules de Bourbourg, de Hergnies, d’Estaires.

Dans ce dernier domaine, la plupart des naissances restent à venir car, là, les mauvaises conditions climatiques ont vraiment ralenti la natalité. Canards d’Estaires et de Bourbourg, poules Coucou des Flandres, pigeons boulants lillois, pigeons Manottes d’Artois et encore bien d’autres races (les parcs de l’Espace Naturel Lille Métropole hébergent 50 races domestiques rares) attendent désespérément que le climat se réchauffe pour que vienne le temps des naissances.

Calinou fait ses premiers pas à MOSAÏC

Vendredi dernier, un heureux événement a eu pour cadre le « Loukoum Jardin », le dixième jardin de MOSAIC, à Houplin Ancoisne, dédié aux migrants originaires de Grèce, Turquie ou Bulgarie. La règle veut que chaque jardin de MOSAIC abrite une race animale domestique rare, typique de la zone géographique concernée. Pour le LOUKOUM Jardin c’est l’âne qui a été choisi… mais pas n’importe lequel, le plus petit connu.  L’association d’éleveurs ANIMAVIA a longuement cherché et, finalement, voici plus d’un an, sont arrivés trois ânes nains d’élevages réputés.  Très vite une idylle s’est nouée entre Ernest, un fringant étalon gris marqué de la fameuse croix de Saint André sur ses épaules, et Dalila, une délurée ânesse au poil sombre et à la prunelle assassine.

Dalila et Ernest ont visiblement vécu une passion torride qui a abouti, ce week-end à la naissance d’un minuscule et attendrissant  ânon, copie conforme… de son papa.

Restait alors  à trouver un nom… Comme pour les chiens ou chevaux de race, les ânes doivent être baptisés en respectant une lettre précise chaque année. Cela permet aux éleveurs de repérer l’âge de l’animal simplement au nom. Notre ânon doit, cette année, porter un nom commençant par la lettre C.  Deux jeunes visiteuses,  trouvant le petit « trop mignon » ont proposé CALINOU. Bien venue  donc à CALINOU !

Les aviculteurs distingués par le centre régional de ressources génétiques

Le dimanche 15 janvier,  une cinquantaine d’éleveurs et présidents d’associations adhérant à la Fédération des sociétés avicoles du Nord Pas de
Calais et Picardie, se sont retrouvés à la ferme du Héron, à Villeneuve d’Ascq, siège technique du Centre Régional de Ressources Génétiques  promu par les Espaces Naturels Régionaux (ENRx)  présidés par  M. Emmanuel CAU.

Le partenariat entre ENRx et la fédération avicole remonte aux années 1980, à l’initiative du président d’alors, Marcel DHENIN et a été particulièrement développé par Yvon CASTIEN depuis  plus d’une décennie. Il vise, depuis l’origine, de mettre particulièrement en valeur les races avicoles régionales. Tout a commencé par la confection et l’édition régulière d’un annuaire des éleveurs et, depuis 3 ans, à la distinction, chaque année, d’éleveurs de races régionales.  En 2011 ce sont ainsi plus de 200 éleveurs qui ont participé à ce concours au règlement simple : tout éleveur qui expose dans au moins 3 expositions avicoles organisées par des associations membres de la fédération peut concourir et, au cumul des points ainsi obtenus, son élevage peut être distingué.

Les deux premières années, ANIMAVIA avait trusté  7 trophées sur la douzaine attribués. Ce n’était pas de nature à encourager les éleveurs individuels car ANIMAVIA bénéficie de conditions d’élevage très favorables avec les sites publics qui accueillent sa collection et, de plus, ANIMAVIA poursuit une politique quasi systématique de participation aux expositions avicoles régionales pour à la fois concourir à l’amélioration de ses souches et, aussi, œuvrer à la nécessaire solidarité entre les associations. Voici deux ans, ENRX et la fédération ont décidé que, dans le cas où un même éleveur s’imposerait dans plusieurs races, seuls deux trophées seraient attribués et que les autres trophées seraient attribués aux éleveurs arrivés second. Premiers concernés par cette mesure, nous l’ avons trouvé juste et de nature à permettre ce que nous souhaitons avant tout : la diffusion de l’élevage des races régionales.

Au cours de cette manifestation, Yvon CASTIEN rappela le rôle important des éleveurs dans la défense de ces races au nombre de 21 à ce
jour, constituant le plus fort cheptel de races régionales en France. Il salua la reconnaissance récente d’une nouvelle race de lapins due à la persévérance de M. ATTAIGNAN. Le président CASTIEN souligna aussi l’ouverture de ce concours aux races de Picardie, cette année, ce qui a permis de mettre en exergue des éleveurs  de pigeons huppé picard, Revellois, Boulants français et culbutants français.

André LAURENT, adjoint au maire de Villeneuve d’Ascq souligna l’apport d’un tel concours à la biodiversité et salua aussi l’action de Damien DAVID, lauréat pour ANIMAVIA dans deux catégories,  qui est maintenant également juge de moutons boulonnais.

L’ensemble des éleveurs mis à l’honneur reçurent un poster de l’ensemble des races suivies par le Centre régional de ressources génétiques
dû au talent de Philippe VANARDOIS.

A la suite de cette manifestation, la Fédération a tenue son assemblée générale annuelle dont on peut retenir plusieurs points importants.

L’annuaire 2012 des éleveurs est en cours de fabrication. Le site de la fédération a eu plus de 42 000 connexions au cours de cette
année et ce sont plus de 28 900 bagues qui ont été diffusées en 2011, sur les 800 000 fabriquées à l’échelle nationale. Il fut aussi question de la présentation régionale au prochain salon de Paris fin février, présentation à laquelle ANIMAVIA apportera un soutien actif. Enfin, certains membres évoquèrent des projets de grandes expositions régionales dans les années à venir sur la côte. L’aviculture amateur régionale semble bien se porter.

Damien DAVID recevant le trophée du CRRG pour l’élevage de canards de Bourbourg.

 

Roland DELVIGNE a été distingué pour ces poules d’Hergnies

 

Autre administrateur d’ANIMAVIA distingué : Dominique LAMACZ

 

Le groupe des éleveurs mis à l’honneur.

 

Pigeonnier de luxe pour nos Manottes d’Artois

Le 23 novembre, le Musée de Plein Air de Villeneuve d’Ascq a connu un évènement d’importance : l’association « Monique Teneur, sauvegarde du patrimoine rural » a procédé à la pose de la charpente de l’imposant pigeonnier du XVIIIème siècle, récupéré à Frethun, dans le Calaisis. Voici plus de 20 ans (en 1989), ce pigeonnier en briques, vénérable tour de plus de 10 m de haut,  a été démonté pour laisser passer … les rames de l’Eurostar !  Après d’impressionnantes manœuvres, une lourde charpente de 3 tonnes est venue coiffée la tour faite d’harmonieux assemblages de briques jaunes et d’arcs de pierre. Soutenu par l’entreprise Rabot Dutilleul et quelques autres mécènes plus modestes, ce pigeonnier reprendra vie au printemps prochain avec l’introduction de Manottes d’Artois, une race régionale qui viendra donc renforcer le cheptel d’ANIMAVIA qui est chargé des collections animales des parcs gérés par l’Espace Naturel Lille Métropole.

pigeonnier frethun nov 2011pigeonnier frethun nov 2011pigeonnier frethun nov 2011

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